La Ferme du Grand Vivier : une origine millénaire
Le nom des Viviers
apparait dans les textes pour la première fois aux environs de 1090
- 1100, dans deux chartes du Cartulaire de Longpont, dont l'une portait sur
des donations par Geoffroy 1er de Boulogne, évèque de Paris
entre 1061 et 1095, à l'Abbaye de Longpont sur Orge de la Chapelle
des Vivers.
Au Moyen Age, coexistaient des petits domaines, (fiefs ou arrière-fiefs),
qui changeaient de mains par héritage ou achats, tous placés
dans la mouvance d'un suzerain, d'un seigneur. A cela, s'ajoutait les terres
des monastères. Le fief de la Ferme du Grand Vivier était important,
50 hectares terres et fermes comprises. Seule la Ferme du Grand Vivier, qui
englobait le territoire du Petit Vivier, existe encore.
Le Petit Vivier comprenait la chapelle qui fit l'objet de la donation citée
ci-dessus. Son nom serait dû à la présence d'un étang
à carpes. Au X ème siècle, un hameau abritait déjà
une vingtaine de ménages, qui cultivait les terres de l'Eglise de Saint
Merry de Linas.
Le fief et la Ferme du Grand Vivier auraient été donnés
par un Seigneur d'Orsay aux Célestins de Marcoussis le 18 juillet 1417,
peu aprés la fondation de ces derniers (1408).
Le domaine du Petit Vivier aurait été vendu aux Célestins
de Marcoussi en 1619 par Robert de Balsac, Seigneur de Montaigu, qui lui même
l'avait acquis de Mr de Saint Brisson, Seigneur d'Orsay. Les Balsac, Seigneurs
de Marcoussis au XVI ème siècle, sont également dénomés
"Seigneurs du Grand Vivier". Le Grand et le Petit Vivier ont donc
été réunis au XVII ème siècle.
En 1626, la métairie des Viviers comprenait une maison d'habitation,
un grange à ses cotés, des étables, une bergerie avec
une petite grange. Il y avait un peu plus loin une autre grange.
La ferme qui se trouvait sur le Petit Vivier appartenait à Mr Poussepin
avant 1653, puis aux religieux de Sainte Catherine et disparut des cartes
en 1760. Situé au XVIII siècle à quelques centaines de
mètres au sud du Grand Vivier, le Petit Vivier a aujourd'hui disparu
(son emplacement se trouve au niveau de l'usine frigorifique).
En 1770, la Ferme des Viviers est affermée (mettre un bien rural à
bail). En 1785, elle est louée pour 9 ans au Sieur Charles Brunet Gillet.
Le Monastère de Marcoussi exploitera les terres jusqu'à la Révolution.
Pendant toute cette période, le terroir des Viviers relevaient de 3
Seigneurs différents. Les "Trois Corps de Fiefs" étaient
composés par :
• celui des Chamoines de Linas
• celui des Seigneurs de la Bretonnièreet de la Norville
• celui des Seigneurs d'Orsay aux XII et XIIIème siècles,
transmi aux religieux de Sainte Catherine, repris à nouveau par les
Seigneurs d'Orsay, obtenu par les Balsac et enfin acquis par les Célestins
de Marcoussis.
L'Exploitation agricole de la Ferme au XIX & XX èmes siècles
:
La ville des Ulis a été crée sur des terres agricoles
exploitées par de grandes fermes, dont les principales étaient
la Ferme de Courtaboeuf et la Ferme du Grand Vivier.
La Ferme du Grand Vivier, d'une superficie de 161 hectares, développait
à la fois une activité d'élevage (boeufs, vaches, moutons,
chevaux) et de culture (blé, pomme de terre, betterave). Pour mener
à bien ses activité, la ferme employait entre 30 et 40 personnes,
logées dans ses murs, auxquelles venaient s'ajouter les travailleurs
saisonniers deux fois par an. Avant la mécanisation, ceux-ci apportaeint
un renfort indispensable pour la moisson, entre le 14 juillet et le 15 août,
pendant laquelle les journées de travail duraient 15 heures. Au moment
de la récolte, d'octobre à décembre, la ferme tournait
24h/24. Lorsqu'elles furent installées, une machine à vapeur
acheminait l'eau de la mare à une chaudière à charbon
et une autre boyait les betteraves. La Ferme du Grand Vivier, gràce
à sa distillerie, produisait de l'alcool de betteraves, transporté
dans des bariques en bois par charette jusqu'à la Gare d'Orsay, qui
était alors un centre important d'échanges de marchandises.
La mare située prés du garage n'était pas la seule à
exister. En effet, les mares creusées artificiellement servaient à
contenir les pluies trop importantes (des travaux de drainage amenait les
eaux de pluies dans ces mares), à alimenter le bétail et offraient
également une réserve d'eau prette à servir en cas d'incendie.
Les pompiers n'existaient pas, et pour éviter des pertes de temps en
cas d'urgence, des sceaux étaient disposés en permanence auprés
des mares.